ritualisme

Le problème du formalisme

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L’histoire de l’ Église incarne malheureusement cette tendance humaine à glisser dans  le formalisme.  C’est pourtant bien loin de l’enseignement  de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Je vous propose un petit survol de ce que  le Nouveau Testament enseigne sur le sujet. A-t-on besoin d’un service religieux ? avec une certaine liturgie (moment « d’adoration »..) ? de se retrouver un certain jours de la semaine ? D’avoir un « clergé » ?

Ce qu’est le formalisme exactement?

« Le Formalisme est une tendance présente dans toute pensée et  pratique religieuse, il remplace l’accent sur  l’abstrait, le spirituel ou les principes éthiques d’une religion par les formes extérieures qui incarnent cette religion. Les historiens  des religions remarquent que toute religion tend au formalisme. Cela en dit long sur l’Homme. Celui-ci, effet semble préférer un accent sur les formes extérieures.

Les formes extérieures peuvent être :

  • Des lieux « sacrés » où a lieu l’adoration
  • Des jours sacrés, des jours et des moments qui règlent la vie religieuse
  • Des rituels qui permettent au croyant d’expérimenter le sacré, ou qui lui permettent d’être guéri de manière surnaturelle ou un rite de passage
  • Une manière spéciale de s’habiller, un régime alimentaire spécial, et d’autres comportements spécifiques à cette religion. »[i]

Malheureusement si l’on considère l’histoire du christianisme, on remarque que les chrétiens ont également  suivi cette tendance humaine !

Que dit la Bible?

Hébreux 8, 5

« Or ils célèbrent un culte (les prêtres juifs, de l’ancienne alliance)  qui n’est que la copie et l’ombre des réalités célestes. Moïse en avait été averti alors qu’il  allait construire le tabernacle : Regarde, lui dit en effet  le Seigneur, et fais tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne. Mais en réalité, Jésus possède un service bien supérieur, et ce d’autant plus qu’il est le médiateur d’une meilleure alliance, fondée sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été irréprochable, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. De fait c’est comme un reproche que Dieu dit à son peuple « Voici que les jours viennent, dit le Seigneur, où je conclurai avec la communauté d’Israël et la communauté de Juda une alliance nouvelle. Elle ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs ancêtres le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir d’Égypte… Mais voici l’alliance que je ferai avec la communauté d’Israël après ces jours-là, dis le Seigneur, je mettrai  mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur cœur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Personne n’enseignera plus son concitoyen ou son frère en disant «  tu dois connaître le Seigneur ! car tous me connaitront… »

L’épitre aux Hébreux est un livre particulièrement intéressant puisqu’il explique le nouveau programme de Dieu face à  l’ancien programme qu’était le ritualisme de l’Ancien testament et qui était voué à disparaître.

– Explication du passage :

Le Temple et le système sacrificiel de l’Ancien Testament étaient des images pour enseigner les réalités des choses célestes. Le judaïsme était vu comme temporaire en attendant le Messie. Ces choses avaient été instituées comme la marque d’une séparation entre l’homme et Dieu et annonciateur de la manière dont Dieu s’y prendrai pour résoudre le problème de l’homme  (mort de Christ pour expier nos péchés)   (Hébreux 10, 14 «  Par une seule offrande il a conduit à la perfection pour toujours ceux qu’il rend saints ». On est pardonné une fois pour toute au moment où l’on  accepte Christ personnellement)

Dans la dernière partie du passage on remarque l’insistance sur l’aspect  personnel : voir  la mention notre cœur et  la connaissance personnelle de Dieu (v11).

– Implications :

Le Temples, les rituels, les prêtres étaient amenés à disparaître (Heb 10, 14) en faveur d’un accès direct et d’une relation personnelle avec Dieu.

Le Nouveau Testament rejette le formalisme

Voyons d’autres passages

  •  Colossiens 2, 16

«  Que personne donc ne vous juge au sujet du manger et du boire, ou à propos d’une fête, d’un nouveau mois ou du sabbat : tout cela n’était que l’ombre des choses  à venir mais la réalité est en Christ »

Implications : Le judaïsme prescrivait des jours spéciaux, des moments religieux particuliers, un régime alimentaire particulier. Ce passage enseigne que tout est devenu obsolète quand Christ est venu. Ces choses étaient des ombres, dont on n’a plus besoin maintenant que la réalité est apparue.

Par exemple : voir un paysage qui nous séduit en photo  et on décider d’aller y passer nos vacances . Il serait absurde, une fois arrivé sur place de rester dans sa voiture  et continuer à regarder la photo. La Bible affirme qu’il est absurde de retourner à des pratiques qui n’avaient que pour fonction d’enseigner, d’illustrer certaines choses spirituelles (système sacrificiel : mort de Christ, sabbat : intérêt de Dieu pour le bien être de tout le monde : repos nécessaire pour les opprimés)

  • Galates 4, 9

« Mais  maintenant que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment pouvez-vous retourner à ces principes élémentaires sans force et valeur auxquels vous voulez vous asservir encore ? Vous faîtes très attention aux jours, aux mois, aux saisons, aux années ! »

Implications : Cette ancienne façon de s’approcher de Dieu due au  péché est terminée. Elle ne sert plus à rien. Pourquoi alors continuer à s’imposer des choses que Dieu juge inutile ?

  • Jean 4, 20 et 23

«  Nos ancêtres ont adoré sur cette montagne et vous dites vous (les juifs) que l’endroit où il faut adorer est  à Jérusalem. Jésus lui répondit «  Crois moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais l’heure vient et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père. »

Implications : Ce qui importe désormais est d’avoir une relation personnelle avec Dieu,   et pas de se déplacer dans un lieu précis pour adorer. Les rituels, les liturgies , messes ou cultes,  le samedi ou dimanche, ne sont  pas des choses personnelles ! Ce qui importe, c’est l’état de notre relation personnelle avec Dieu

  • 1 Corinthiens 3, 16

«  Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? »

Implications : Là encore l’auteur met en avant la spécificité du christianisme biblique : on n’a pas besoin d’aller quelque part pour rencontrer dieu, à certains moments « religieux ».

Pourtant, on entend souvent les chrétiens dire « allons à l’église ». Selon la Bible, nous sommes l’église,  nous, les croyants. Dire que l’on va   dans un lieu spécial pour entrer dans la présence de Dieu n’a pas de sens!  Dieu est avec nous tout le temps. Il  n’y a pas de différence entre sacré et profane. Il s’agit d’une relation, pas d’une chose à faire le dimanche matin pour que Dieu soit content. (Certes il est important de se retrouver entre chrétiens pour grandir ensemble dans notre compréhension de la parole etc. mais on n’a pas besoin de lieu saint/ spécial, ni d’un horaire ou d’un jour particulier.)

  • Actes 7, 48

«  Cependant le très haut n’habite pas dans des temples faits par la main de l’homme ».

Implications : c’était déjà le cas dans l’Ancien Testament.

Un Problème actuel

Beaucoup de chrétiens retournent à un système proche de l’ancien testament. Ils ont

–          Un lieu sacré

–          Un autel : certaines personnes pensent même que la communion est une forme de sacrifice

–          Des prêtres/ institution d’un clergé :  or le nouveau testament est clair les prêtres ont été remplacés par Christ. Selon Pierre, aussi, tous les croyants peuvent être considérés comme des prêtres puisqu’ils peuvent tous servir dieu en servant/ représentant Dieu auprès de leur entourage

–          Une liturgie (ordre précis dans le déroulement de la messe/culte : louange…) NB : L’idée d’un office religieux, moment de louange/d’adoration organisée est complètement inconnue au Nouveau Testament. Il s’agit d’une reprise de la liturgie juive pas de  la relation personnelle  que Dieu souhaite

L’auteur des hébreux est très « remonté »  contre ceux qui retournent à de telles pratiques et influencent d’autres : c’est qu’ils jugent que le sacrifice de Christ n’a pas été suffisant et qu’ils doivent encore faire quelque chose pour Dieu.

«  ils crucifient de nouveau pour eux-mêmes le Fils de Dieu  et le déshonorent publiquement ». (Hébreux 6, 6)

Alors à quelle adoration le chrétien est-il appelé ? Romains  12, 1 parle du don de soi à Dieu en servant les autres ! «  je vous encourage donc frères et sœurs… à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable. »

Colossiens 2: Trois façons de vivre la vie chrétienne

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Bonjour à tous, voilà une petite étude qu’on m’a demandé. J’ai mis le powerpoint ici

 

Introduction:

Paul écrit aux Colossiens, des chrétiens qu’il n’a jamais rencontré,  depuis Rome où il est en prison. Il leur écrit parce que des faux enseignements circulent parmi ces chrétiens: pour certains l’évangile n’est qu’une première étape de la  vie chrétienne, ensuite ce serait différent, on aurait besoin d’autre chose…

Deux faux enseignements chez les Colossiens

Lisons Colossiens 2

1. Je veux, en effet, que vous sachiez combien est grand le combat que je soutiens pour vous, et pour ceux qui sont à Laodicée, et pour tous ceux qui n’ont pas vu mon visage en la chair, 2 afin qu’ils aient le coeur rempli de consolation, qu’ils soient unis dans la charité, et enrichis d’une pleine intelligence pour connaître le mystère de Dieu, savoir Christ, 3 mystère dans lequel sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science. 4 Je dis cela afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. 5 Car, si je suis absent de corps, je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre qui règne parmi vous, et la fermeté de votre foi en Christ.6 Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui, 7 tant enracinés et fondés en lui, et affermis par la foi, d’après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces.8 Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie, s’appuyant sur la tradition des hommes, sur les rudiments du monde, et non sur Christ. 9 Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité. 10 Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. 11 Et c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair: 12 ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui l’a ressuscité des morts. 13 Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses; 14 il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix; 15 il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix.16 Que personne donc ne vous juge au sujet du manger ou du boire, ou au sujet d’une fête, d’une nouvelle lune, ou des sabbats: 17 c’était l’ombre des choses à venir, mais le corps est en Christ. 18 Qu’aucun homme, sous une apparence d’humilité et par un culte des anges, ne vous ravisse à son gré le prix de la course, tandis qu’il s’abandonne à ses visions et qu’il est enflé d’un vain orgueil par ses pensées charnelles, 19 sans s’attacher au chef, dont tout le corps, assisté et solidement assemblé par des jointures et des liens, tire l’accroissement que Dieu donne.20 Si vous êtes morts avec Christ aux rudiments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous impose-t-on ces préceptes: 21 Ne prends pas! ne goûte pas! ne touche pas! 22 préceptes qui tous deviennent pernicieux par l’abus, et qui ne sont fondés que sur les ordonnances et les doctrines des hommes? 23 Ils ont, à la vérité, une apparence de sagesse, en ce qu’ils indiquent un culte volontaire, de l’humilité, et le mépris du corps, mais ils sont sans aucun mérite et contribuent à la satisfaction de la chair.

Dans ce passage, on remarque que Paul dénonce deux tendances humaines:

1- Paul dénonce le ritualisme et le légalisme (focalisation sur la » loi ») qu’on essaie de leur imposer  à nouveau: nourriture qu’on leur interdit, jours sacrés, fêtes religieuses….v16, v21-22 Paul leur déclare que cela ne les concerne plus puisque les rites et les lois étaient « l’ombre des choses à venir » et que ce n’est plus nécessaire maintenant que Jésus est venu.

2-Paul condamne également « le culte des anges » (v18) et les « visions ». Il semble que l’on essayait de leur imposer un enseignement « supplémentaire » à l’évangile et une spiritualité accès sur le ressenti, voir mystique.

Dans ces deux cas Paul déclare que, certes, cela à l’air d’être quelque chose de spirituel, mais que ces deux façons là ne servent qu’à satisfaire notre « chair », c’est-à-dire, notre « ancienne nature » (nous reviendrons la dessus plus tard).

Et nous?

On pourrait se demander si de nos jours on ne retrouve pas un peu ces deux tendances parmi les chrétiens et dans notre vie.  Je vous propose d’y réfléchir un instant.

Deux  tendances dans notre vie chrétienne

1-  On se dit « maintenant que je suis chrétien, je dois me concentrer sur obéir Dieu. »

Je dirai même que c’est notre mode par défaut: J’ai une série de lois à obéir. Je dois être quelqu’un de bien. On a l’impression que l’évangile (le cadeau d’avoir une relation avec Dieu car Jésus est mort pour nous) Dieu nous le remet dans les mains et nous dit:   » Au fait voilà une série de règles,  maintenant obéis-moi et ne te plante pas! »

On finit par voir notre vie chrétienne comme principalement centrée sur notre obéissance.

NB: Je ne veux pas dire que Dieu n’a pas de volonté morale pour nous. Mais ce que Paul remet en question dans le passage c’est de croire que ce qui compte principalement pour Dieu maintenant, c’est que l’on mène une vie « morale ».

Paul déclare que si ça a l’air d’être spirituel,  ce n’est pas exactement ça la vie chrétienne.

Ceci  peut nous choquer car c’est la tendance principale que l’on voit autours de nous.

C’est ma tendance : finir par seulement voir notre relation avec Dieu comme des actions que l’on se retient ou se motive à accomplir….

2)  La nécessité d’un « baptême du St Esprit », de vivre des expériences fortes.

Lorsque l’on se rend compte, peut –être,  que l’on n’arrive pas à être parfait,  il est possible que l’on tende alors vers ce deuxième enseignement. Deux ans après être devenue chrétienne, j’avais réalisé que je ne pouvais pas changer,  plusieurs personnes que j’avais rencontré m’avaient dit; « c’est parce qu’il te manque une puissance pour y arriver, tu as besoin du baptème du St Esprit ». Et à l’époque je l’avais cru. A postériori,  je me rends compte que cela n’est pas fondé bibliquement. Comme les Colossiens, on croit qu’on a besoin de quelque chose supplémentaire pour marcher avec Dieu. Et on va rechercher des expériences fortes spirituellement.

Mais encore une fois, Paul remarque que même si cela à  » l’air bien », cela n’est pas ce que Dieu veut.

Résumé

Si l’on veut résumer ces deux tendances, on pourrait  les représenter ainsi:

Selon ces deux « philosophies » (cf. Paul) , il y aurait deux étapes dans notre vie chrétienne : celle menant à notre conversion (lorsque l’on devient chrétien) et ensuite c’est une nouvelle étape qui commencerait: notre « engagement à christ ».

Idée: « Christ est venu pour nous sauver, ok, mais après c’est à nous de prendre le choses en main ou qu’on a besoin de quelque chose d’autre. »

En fait cela implique que l’on croit que la façon dont on « marche » avec Christ est radicalement différente de la façon dont on parvient à Christ.

Pourtant Paul en Colossiens 2,6 déclare

« Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui ».

Paul leur explique ce qu’est la vraie spiritualité : marcher comme on a commencé.

Nous allons maintenant essayer de comprendre ce que cela veut dire « marchez comme vous avez commencez ».

Continuez à marcher comme vous avez commencé.

Si l’on repense au schéma d’avant , on remarquait deux étapes dans la vie chrétienne. Or, selon Paul, c’est l’évangile de A à Z.

Tim Keller, un enseignant Américain très connu actuellement nous donne quelques pistes pour comprendre ce que Paul veut dire:

 » L’évangile (la bonne nouvelle de ce que Jésus a accompli en mourant) est d’une infinie profondeur. Nous ne l’apprenons pas simplement lors que nous nous convertissons et ensuite passons à autre chose… L’évangile n’accomplit sont œuvre de renouvellement que lorsque nous le comprenons dans toute sa vérité… C’est seulement au fur et à mesure que l’évangile est appliqué de manière de plus en plus profonde et radicale dans notre vie, c’est seulement ainsi qu’il porte ses fruits et permet notre croissance… Donc la clé d’un renouvellement croissant et profond, se trouve dans la redécouverte incessante de l’évangile. »    Tim Keller  » The Gospel, the Key to everything » cite dans ‘The Glory of the Gospel’ de Paul Thompson.

Qu’est ce que ça veut dire « marchez avec Christ comme vous avez commencé? »
Ce qui pourrait nous aider, ce serait de se repencher sur la manière dont on a commencé.

1 – Comment a-t-on commencé?

On a commencé notre relation avec Dieu, lorsque l’on s’est rendu compte qu’il y a un Dieu. Qu’en plus celui-ci nous aime, souhaite avoir une relation avec nous. Mais on s’est aussi rendu compte qu’on ne pouvait pas avoir de relation avec lui sur la base de ce qu’on a fait. Selon la Bible, notre problème ce n’est pas seulement nos actions « extérieures », mais c’est toute notre nature qui est mauvaise. On a donc réalisé qu’on était « pécheurs »  et que l’on ne pouvait pas s’en sortir seuls…. et on a été encore plus étonné de voir que Dieu avait résolu le problème en faisant mourir Jésus à notre place. Sur la base de ce qu’il a accompli, on a pu (et peut) débuter une relation avec lui.

Ce jour où on a réalisé sa Grâce; ce cadeau gratuit, où on a voulu l’accepter, c’est là qu’on a commencé notre relation avec Dieu.

C’est comme ça qu’on a commencé:  sur la base de ce que LUI a fait.

2- Comment on continue

Paul dans l’épître aux Colossiens,  voudrait dire que la croissance spirituelle dépend d’une compréhension croissante de l’évangile.

Cela implique quoi?

–     PECHE: grandir dans la connaissance de son péché.

Souvent on a tendance a réduire le péché à un certain nombre d’actions « extérieures », et on croit que pour s’en sortir il suffit de les éviter.

Mais ce que la Bible affirme,c’  est que le problème est beaucoup plus profond. C’est notre nature toute entière qui est rebelle. Et Dieu va devoir nous le rappeler.
Comment peut-on changer cela nous même? On n’a pas les ressources pour s’en sortir.

Au cœur de tout péché se trouve la tentative de combler des besoins fondamentaux, par des  choses pas forcément mauvaises en soi,  mais hors de Dieu. C’est cela le problème humain: la fierté

C’est là qu’on se rend compte que ce déclare la Bible, est radicalement différent de n’importe quelle autre religion. Dieu sait qu’un changement à long terme et véritable, implique de régler la base du problème.Et il a fournit cette solution en Jésus Christ.

Cela implique  encore de se rendre compte que l’on a besoin d’aide pour progresser et pour avancer. Si on regarde ce que Paul déclare de lui-même dans ces lettres,  on se rend compte qu’il a de plus en plus conscience qu’il est profondément pécheur, qu’il est le « moindre des apôtres ». Est-ce que ça le déprime? Non, cela le conduit encore et encore à la grâce de Dieu.

– GRACE

C’est donc la même chose que lorsque l’on est devenu chrétien: on réalise qu’on a besoin d’aide et c’est là qu’on re-découvre la grâce de Dieu.

Témoignage: Il y a un an j’ai eu une circonstance difficile, et je ne comprenais pas pourquoi j’avais autant de mal à prendre une décision. Je me rappelle que je priais et un jour j’avais fini par demander à Dieu. « Je penche vers ça, t’es content ? Que penses-tu de moi? ».. Et deux jours plus tard, j’écoutais un enseignement sur la croissance chrétienne et l’enseignant déclarait  » lorsque l’on est chrétien on sait surtout que l’on a été pardonné. Mais la mort de Christ c’est bien plus que cela, on est aussi totalement approuvés. A ce moment, ce que j’avais demandé quelques jours auparavant m’est revenu à l’esprit. J’ai compris que Dieu me montrait que dans le fond , ce que je recherchais avant tout: c’était être approuvée ». Qu’un des problèmes fondamentaux de ma vie c’est que ce besoin normal d’approbation, je le cherchais chez les autres ( ce qui fait que j’ai tendance à tirer mon identité de mon travail… car c’est ma façon d’essayer de l’obtenir)  c’est aussi pour cela que j’ai fais pas mal de compromis car je veux ‘plaire » aux gens. Et j’ai compris ce jour-là que c’est cela  qui causait le stress permanent que je m’imposais (toujours mieux faire), la jalousie que je peux éprouver envers ceux qui réussissent mieux que moi… et cela avait fini par régir même ma relation avec Dieu. Je voulais absolument être approuvée par Dieu et donc me mettais des pressions supplémentaires. Et ce jour là.. J’ai compris qu’en fait, en Christ, je l’avais déjà cette approbation. C’était comme si Dieu me disait « Tu n’as rien à me prouver, ça a toujours été sur la base de ce que Jésus à accompli, pas sur ce que tu fais. Pourquoi  continues- tu à chercher mon approbation, tu l’as. Point barre. » Ce jour -là, j ai compris ce qui était à la base de pas mal de comportements négatifs dont j’étais conscientes, mais je ne savais pas quoi en faire…

Dieu a résolu le problème humain, en Christ, on a déjà tout reçu, tout ce qui peut combler nos besoins fondamentaux (amour, acceptation, avoir un rôle à jouer…) car on a une nouvelle identité. Et grandir avec Dieu c’est encore une fois, réaliser son incapacité à s’en sortir, se rendre compte de sa Grâce, de ce qu’il nous a déjà donné et c’est ce qui va nous permettre de lui faire confiance et laisser cela nous changer profondément.

Maintenant que l’on est chrétien  Dieu veut que nous réalisions notre nouvelle identité,  et que nous vivions en accord avec celle-ci. C’est toujours sur la base de ce que Jésus a accompli. C’est l’évangile qui continue…

Et c’est ça qui va nous transformer progressivement et nous permettre de progressivement régler certains problèmes, et aussi de nous donner la motivation pour le servir et servir notre entourage!

Une image qui pourrait nous aider c’est l’illustration d’enfants de la rue. S’ils étaient adoptés, il leur faudrait réaliser progressivement ce qu’implique être adoptés et aimés.

Ce n’est pas en nous mettant un couteau à la gorge que dieu va essayer de nous changer. Ou en nous faisant du chantage affectif (je suis très déçu de toi)!

Les effets:

Quelles sont les effets des deux tendances que l’on a vues au départ?

– On va se concentrer  sur ce que l’on doit faire pour Dieu, on va se mettre la pression, quand on va échouer on va déprimer, ce qui à long terme peut entrainer  une amertume ou un certain cynisme ou même carrément jeter l’éponge car Dieu nous parait trop exigent ou pas du tout réaliste.

Alors que marcher selon ce que déclare Paul:

– Délivre de ce stress permanent, et on va développer de la joie, la paix, on est plus ouverts et humbles avec les autres.

Conclusion

D’après Paul, la clé pour changer et avancer dans notre vie chrétienne, ce n’est pas d’exercer notre volonté, déployer des efforts, mais se concentrer sur ce que Dieu nous a données en Jésus Christ et de lui faire confiance

C’est ce la qui nous permettra à long terme de faire des progrès.

Les questions que Dieu nous pose ce matin;

–      Avez-vous commencé cette relation avec Dieu ( Dieu n’est pas un père fouettard)

–      Où en est votre relation avec Dieu

–      Avez-vous remarqué des symptômes de « religiosité » dans votre vie?

Pour terminer, Dieu nous donne d’ailleurs une promesse: Philippens 1,6 (Dieu s’est engage lui-même à nous prendre en charge, à continuer le chantier)

 »  Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus Christ ».

Ce n’est pas à nous de nous changer par nos propres efforts…