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Le problème du formalisme

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L’histoire de l’ Église incarne malheureusement cette tendance humaine à glisser dans  le formalisme.  C’est pourtant bien loin de l’enseignement  de l’Ancien et du Nouveau Testament.

Je vous propose un petit survol de ce que  le Nouveau Testament enseigne sur le sujet. A-t-on besoin d’un service religieux ? avec une certaine liturgie (moment « d’adoration »..) ? de se retrouver un certain jours de la semaine ? D’avoir un « clergé » ?

Ce qu’est le formalisme exactement?

« Le Formalisme est une tendance présente dans toute pensée et  pratique religieuse, il remplace l’accent sur  l’abstrait, le spirituel ou les principes éthiques d’une religion par les formes extérieures qui incarnent cette religion. Les historiens  des religions remarquent que toute religion tend au formalisme. Cela en dit long sur l’Homme. Celui-ci, effet semble préférer un accent sur les formes extérieures.

Les formes extérieures peuvent être :

  • Des lieux « sacrés » où a lieu l’adoration
  • Des jours sacrés, des jours et des moments qui règlent la vie religieuse
  • Des rituels qui permettent au croyant d’expérimenter le sacré, ou qui lui permettent d’être guéri de manière surnaturelle ou un rite de passage
  • Une manière spéciale de s’habiller, un régime alimentaire spécial, et d’autres comportements spécifiques à cette religion. »[i]

Malheureusement si l’on considère l’histoire du christianisme, on remarque que les chrétiens ont également  suivi cette tendance humaine !

Que dit la Bible?

Hébreux 8, 5

« Or ils célèbrent un culte (les prêtres juifs, de l’ancienne alliance)  qui n’est que la copie et l’ombre des réalités célestes. Moïse en avait été averti alors qu’il  allait construire le tabernacle : Regarde, lui dit en effet  le Seigneur, et fais tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne. Mais en réalité, Jésus possède un service bien supérieur, et ce d’autant plus qu’il est le médiateur d’une meilleure alliance, fondée sur de meilleures promesses. En effet, si la première alliance avait été irréprochable, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. De fait c’est comme un reproche que Dieu dit à son peuple « Voici que les jours viennent, dit le Seigneur, où je conclurai avec la communauté d’Israël et la communauté de Juda une alliance nouvelle. Elle ne sera pas comme l’alliance que j’ai conclue avec leurs ancêtres le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir d’Égypte… Mais voici l’alliance que je ferai avec la communauté d’Israël après ces jours-là, dis le Seigneur, je mettrai  mes lois dans leur esprit, et je les écrirai dans leur cœur, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Personne n’enseignera plus son concitoyen ou son frère en disant «  tu dois connaître le Seigneur ! car tous me connaitront… »

L’épitre aux Hébreux est un livre particulièrement intéressant puisqu’il explique le nouveau programme de Dieu face à  l’ancien programme qu’était le ritualisme de l’Ancien testament et qui était voué à disparaître.

– Explication du passage :

Le Temple et le système sacrificiel de l’Ancien Testament étaient des images pour enseigner les réalités des choses célestes. Le judaïsme était vu comme temporaire en attendant le Messie. Ces choses avaient été instituées comme la marque d’une séparation entre l’homme et Dieu et annonciateur de la manière dont Dieu s’y prendrai pour résoudre le problème de l’homme  (mort de Christ pour expier nos péchés)   (Hébreux 10, 14 «  Par une seule offrande il a conduit à la perfection pour toujours ceux qu’il rend saints ». On est pardonné une fois pour toute au moment où l’on  accepte Christ personnellement)

Dans la dernière partie du passage on remarque l’insistance sur l’aspect  personnel : voir  la mention notre cœur et  la connaissance personnelle de Dieu (v11).

– Implications :

Le Temples, les rituels, les prêtres étaient amenés à disparaître (Heb 10, 14) en faveur d’un accès direct et d’une relation personnelle avec Dieu.

Le Nouveau Testament rejette le formalisme

Voyons d’autres passages

  •  Colossiens 2, 16

«  Que personne donc ne vous juge au sujet du manger et du boire, ou à propos d’une fête, d’un nouveau mois ou du sabbat : tout cela n’était que l’ombre des choses  à venir mais la réalité est en Christ »

Implications : Le judaïsme prescrivait des jours spéciaux, des moments religieux particuliers, un régime alimentaire particulier. Ce passage enseigne que tout est devenu obsolète quand Christ est venu. Ces choses étaient des ombres, dont on n’a plus besoin maintenant que la réalité est apparue.

Par exemple : voir un paysage qui nous séduit en photo  et on décider d’aller y passer nos vacances . Il serait absurde, une fois arrivé sur place de rester dans sa voiture  et continuer à regarder la photo. La Bible affirme qu’il est absurde de retourner à des pratiques qui n’avaient que pour fonction d’enseigner, d’illustrer certaines choses spirituelles (système sacrificiel : mort de Christ, sabbat : intérêt de Dieu pour le bien être de tout le monde : repos nécessaire pour les opprimés)

  • Galates 4, 9

« Mais  maintenant que vous avez connu Dieu, ou plutôt que vous avez été connus de Dieu, comment pouvez-vous retourner à ces principes élémentaires sans force et valeur auxquels vous voulez vous asservir encore ? Vous faîtes très attention aux jours, aux mois, aux saisons, aux années ! »

Implications : Cette ancienne façon de s’approcher de Dieu due au  péché est terminée. Elle ne sert plus à rien. Pourquoi alors continuer à s’imposer des choses que Dieu juge inutile ?

  • Jean 4, 20 et 23

«  Nos ancêtres ont adoré sur cette montagne et vous dites vous (les juifs) que l’endroit où il faut adorer est  à Jérusalem. Jésus lui répondit «  Crois moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père… Mais l’heure vient et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père. »

Implications : Ce qui importe désormais est d’avoir une relation personnelle avec Dieu,   et pas de se déplacer dans un lieu précis pour adorer. Les rituels, les liturgies , messes ou cultes,  le samedi ou dimanche, ne sont  pas des choses personnelles ! Ce qui importe, c’est l’état de notre relation personnelle avec Dieu

  • 1 Corinthiens 3, 16

«  Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? »

Implications : Là encore l’auteur met en avant la spécificité du christianisme biblique : on n’a pas besoin d’aller quelque part pour rencontrer dieu, à certains moments « religieux ».

Pourtant, on entend souvent les chrétiens dire « allons à l’église ». Selon la Bible, nous sommes l’église,  nous, les croyants. Dire que l’on va   dans un lieu spécial pour entrer dans la présence de Dieu n’a pas de sens!  Dieu est avec nous tout le temps. Il  n’y a pas de différence entre sacré et profane. Il s’agit d’une relation, pas d’une chose à faire le dimanche matin pour que Dieu soit content. (Certes il est important de se retrouver entre chrétiens pour grandir ensemble dans notre compréhension de la parole etc. mais on n’a pas besoin de lieu saint/ spécial, ni d’un horaire ou d’un jour particulier.)

  • Actes 7, 48

«  Cependant le très haut n’habite pas dans des temples faits par la main de l’homme ».

Implications : c’était déjà le cas dans l’Ancien Testament.

Un Problème actuel

Beaucoup de chrétiens retournent à un système proche de l’ancien testament. Ils ont

–          Un lieu sacré

–          Un autel : certaines personnes pensent même que la communion est une forme de sacrifice

–          Des prêtres/ institution d’un clergé :  or le nouveau testament est clair les prêtres ont été remplacés par Christ. Selon Pierre, aussi, tous les croyants peuvent être considérés comme des prêtres puisqu’ils peuvent tous servir dieu en servant/ représentant Dieu auprès de leur entourage

–          Une liturgie (ordre précis dans le déroulement de la messe/culte : louange…) NB : L’idée d’un office religieux, moment de louange/d’adoration organisée est complètement inconnue au Nouveau Testament. Il s’agit d’une reprise de la liturgie juive pas de  la relation personnelle  que Dieu souhaite

L’auteur des hébreux est très « remonté »  contre ceux qui retournent à de telles pratiques et influencent d’autres : c’est qu’ils jugent que le sacrifice de Christ n’a pas été suffisant et qu’ils doivent encore faire quelque chose pour Dieu.

«  ils crucifient de nouveau pour eux-mêmes le Fils de Dieu  et le déshonorent publiquement ». (Hébreux 6, 6)

Alors à quelle adoration le chrétien est-il appelé ? Romains  12, 1 parle du don de soi à Dieu en servant les autres ! «  je vous encourage donc frères et sœurs… à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable. »