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Colossiens 1, 1-8 Le pouvoir de l’évangile

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Introduction

Ce matin je vous propose une réflexion sur le livre de Colossiens. On pourrait intituler notre étude ainsi « Le pouvoir qu’a l’évangile pour se répandre ». Il a le pouvoir de changer des vies, notre vie. Même pour ceux qui sont chrétiens depuis des décennies…

Paul écrivit ce texte vers la fin de sa vie, aux alentours de 62 ap. J-C.  Il nous donne en Colossiens un texte poignant, dont on va étudier le début et qui va nous poser deux questions ce matin

-est-ce que l’évangile est toujours  une bonne nouvelle pour nous, est-ce que les conséquences de cette bonne nouvelle continue de se propager dans notre vie?

– est-ce que l’évangile est toujours une bonne nouvelle pour les français ou pour notre entourage. De nos jours, on n’a pas l’impression que l’évangile se propage beaucoup  contrairement à ce qu’on va lire.

 

Lire tout le passage.

Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée,2aux saints et fidèles frères en Christ qui sont à Colosses; que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu notre Père!3Nous rendons grâces à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous ne cessons de prier pour vous, 4ayant été informés de votre foi en Jésus-Christ et de votre charité pour tous les saints, 5cause de l’espérance qui vous est réservée dans les cieux, et que la parole de la vérité, la parole de l’Evangile vous a précédemment fait connaître. 

6Il est au milieu de vous, et dans le monde entier; il porte des fruits, et il va grandissant, comme c’est aussi le cas parmi vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu conformément à la vérité, 7d’après les instructions que vous avez reçues d’Epaphras, notre bien-aimé compagnon de service, qui est pour vous un fidèle ministre de Christ, 8et qui nous a appris de quel amour l’Esprit vous anime.

Paul utilise là un vocabulaire bien connu de son époque. Il reprend un terme qui pour nous a désormais une connotation chrétienne , le terme « évangile » qui vient du grec. Il signifiait le partage d’une bonne nouvelle de victoire militaire . Lors d’une bataille, un émissaire envoyé depuis le front pour répandre la nouvelle d’une victoire au reste de la nation, l’empire. Paul reprend  ce terme qu’il trouve tout approprié pour raconter ce que Dieu a accompli pour nous. Et que les hommes sont chargés de transmettre à leur entourage.

En lisant le verset 4 on se rend compte que Paul est en admiration devant ce que Dieu fait dans le monde, et personnifie l’évangile (il porte des fruits, il se répand) Ce message a  un pouvoir en lui-même. On voit qu’il s’étonne du pouvoir d’expansion de l’évangile.

Je vous propose de revenir un petit peu sur le contexte de l’époque et surtout sur ce qui était appelée Asie à l’époque, c’est-à-dire la Turquie actuelle. C’est un contexte extrêmement intéressant qui peut nous encourager et nous percuter ce matin.

L’évangile se propage au fur et à mesure qu’il  change des vies

Paul n’a pas fondé les églises de Colosses qui se situe en Turquie à à peu près 200 km d’Éphèse à l’intérieur des terre. C’est Epaphras qui fonda se groupe, vraisemblablement suite à la rencontre avec Paul qu’il fit a Éphèse.

En effet, la Turquie a été témoin d’un mouvement incroyable où les apôtres n’ont eu qu’un rôle indirect. En l’occurrence ici c’est Paul qui par son activité à Éphèse, permis à l’évangile de se répandre partout à Éphèse.

On peut lire cela en Actes 19 (v1 et 8-10)

1Pendant qu’Apollos était à Corinthe, Paul, après avoir parcouru les hautes provinces de l’Asie, arriva à Éphèse…

8Ensuite Paul entra dans la synagogue, où il parla librement. Pendant trois mois, il discourut sur les choses qui concernent le royaume de Dieu, s’efforçant de persuader ceux qui l’écoutaient. 9Mais, comme quelques-uns restaient endurcis et incrédules, décriant devant la multitude la voie du Seigneur, il se retira d’eux, sépara les disciples, et enseigna chaque jour dans l’école d’un nommé Tyrannus. 10Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l’Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur.

Les Colossiens sont le résultats du travail de Paul à Éphèse 10 ans plus tôt environ. Comme on le lit dans le texte et en Actes 20, 20, Paul resta deux ans à Éphèse, grand centre de commerce à l’époque donc beaucoup de gens passaient par là avant de repartir chez eux. Il loua une école, l’école de Tyrannus et tout les soirs il proposait un cours/ une étude publique ce que les Gréco-romains appréciaient particulièrement. Cela et son enseignement également chez des gens qui ouvraient leur maison, ont fait qu’en bout de compte beaucoup de gens furent impactés par l’évangile et le ramenèrent avec eux lorsqu’ils rentraient chez eux de leur voyage à Éphèse.

On pourrait remarquer ceci: Ce n’est pas seulement par Paul mais au fur et à mesure que des vies étaient transformées que l’évangile se rependit, c’est par des anonymes comme vous et moi qui rentraient chez eux ensuite et le partageaient tout simplement autours d’eux.


Paul donna certes l’impulsion en équipant les gens en proposant des études approfondies de la Bible, mais c’est la bonne nouvelle portées par d’autres qui permis a l’évangile de se propager autant.

Et c’est tellement une bonne nouvelle que ça se propage comme de la poudre !

Après des années à partager ce message Paul est toujours ému et « remué  » par l’évangile. On peut lire cela en Colossiens 1.20

Il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.

Ce que Dieu a fait a la croix, va nous montrer que nos peurs que l’on peut avoir ne sont pas fondées. Elle invalide les soupçons que l’on pourrait avoir contre Dieu. Dieu n’est pas un Dieu intransigeant, annonce Paul, il n’est pas un père fouettard qui nous demande de gagner notre Paradis. Il n’est pas quelqu’un d’exigeant qui nous attend au tournant. Il n’est pas quelqu’un dont on doit avoir peur.

Il est le Dieu qui a tellement voulu renouer une relation avec nous qu’il est allé jusqu’au bout. L’histoire est le déroulement de son plan de sauvetage pour nous. C’est lui qui vient vers nous et nous propose d’être réconciliés avec lui. C’est ce message qui peut changer notre vie.

Une question que je pourrais vous poser ce matin, c’est  » Avez -vous accepté ce que Dieu a fait pour vous? Savez vous que vous pouvez venir tels que vous êtes et avoir une relation avec Dieu dès maintenant? »

Pour ceux qui ont déjà invité Dieu à venir dans leur vie un jour, je vous poserai celle-ci

« Est-ce que l »évangile est toujours une bonne nouvelle pour vous? » Ou est-ce une vieille nouvelle, quelque chose qui s’est passé il y a très longtemps?  Grandissez-vous comme Paul dans votre compréhension des implications de ce que Dieu a fait pour vous?

Et maintenant?

Au bout de quelques années, on peut se retrouvé lassés, déprimés, on ne vit pas le développement en nous de l’évangile, c’est-à dire qu’il ne change pas notre façon de penser.

Ce qui se passe dans votre vie c’est peut être ce qui se passait chez les Colossiens et que Paul jugeait suffisamment dangereux pour intervenir. C’est très souvent du au fait que l’évangile est remplacé dans notre vie par  » l’évangile + »

C’est une expression qu’a utilisée C.S Lewis auteur et universitaire chrétien anglais du 20e siècle pour parler du fait que l’on va souvent partir en tangente à cause de notre nature, et aussi de Satan qui a tout intérêt à ce qu’autre chose vienne s’ajouter à l’évangile et donc invalider ses effets.

Paul connaissait bien cela, et c’est pour cela qu’il écrit la lettre aux Colossiens. A chaque fois qu’un groupe est établi et que Paul s’en va, de faux enseignants se pointent et ajoutent  à ce que Christ a fait ‘ ah mais Paul ne vous avait pas dit qu’une fois chrétienne il faut s’abstenir de certains aliments, il y a une connaissance secrète supplémentaire à avoir. Ou alors le groupe se retrouve influencé par la culture qui l’entoure.  C’était ce qui se passait à Colosse. Et c’est suffisamment grave pour que Paul, même s’il ne connait pas ce groupe, intervienne. En l’occurrence pour Colosse s’était: abstention de certains aliments et boisson, culte des anges, et la connaissance d’un mystère: une connaissance réservée a certains seulement.

Face à cela Paul leur rappelle: vous avez cru la bonne nouvelle, c’est comme ça qu’on continue! (col 1 et 2). Là vous vous remettez sous l’esclavage!

Et nous?

J’aime beaucoup ce que  Tullian Thividjian dit à ce sujet de l’évangile +, dans son livre intitulé Jésus + rien = tout.  Pour lui de nos jours ou à l’époque, l’évangile + c’est la volonté d’être indépendant, auto suffisant. Ceci nous mène au légalisme.

La Bible nous enseigne clairement que l’ennemi privilégié  de l’évangile est ce que nous appelons ‘le légalisme ». Nous pourrions aussi le concevoir comme une forme d’autosuffisance. Sa manifestation la plus commune chez les chrétiens est est le moralisme

Cette chose (cad l’auto suffisance/le moralisme et/ou le légalisme) se manifeste lors que nous ne croyons pas vraiment à l’Evangile. Elle se produit quand nous divorçons les commandements de évangile des déclarations de l(‘évangile. Le légalisme se manifeste lorsque nous mettons l’accent sur ce que nous devons faire plutôt que sur ce que Jésus a fait pour nous.

Une telle autosuffisance produit l’orgueil en tant de réussite et le désespoir en temps d’échec. Mais en fin de compte elle fait de nous des esclaves .. nous fixons nos yeux sur nous-même et sur ce que nous devons faire pour établir notre propre identité. Nous ne savons pas nous reposer en jésus et en la nouvelle identité qu’il nous donne…

Si Jésus réagit si vivement face au légalisme des Pharisiens , ou Paul face à tout ajout à l’évangile, c’est que cela va nous rendre de nouveau esclave. On va se baser sur soi, sur notre performance, sur une idole et donc quelque chose qui n’est pas stable pour baser notre identité.

Et Dieu nous aime tellement qu’il va souvent nous ôter nos idoles, nous montrer que non on vit dans l’illusion que l’on contrôle notre vie et qu’on a besoin de lui pour ne pas retirer notre identité de quelque chose qui va forcément nous assservir etc.

–          Témoignage

J’ai encore une citation du livre Jésus + rien = tout:

« L’ évangile nous rend libre de nous accepter tels que nous sommes, avec nos manquements l’évangile nous dit repose toi tout est accompli

L’évangile nous délivre de la frustration débilitante de ne pas recevoir ce que nous pensons vouloir, parce que l’Evangile proclame que la vie ne se résume pas à notre confort ou à nos préférences…. (plan de dieu)

Parce que pour beaucoup d’entre nous, vivant dans une société matérialiste, de consommation tout tourne autours de nous. Dieu nous doit confort, bonheur etc. Mais ceci n’est pas biblique.

La spiritualité chrétienne est quelque chose qui nous délivre de l’égocentrisme (moi) pour nous porter progressivement vers les autres car l’évangile change notre façon de penser.

Plus on comprend ce que cela implique d’appartenir à Dieu, qu’il s’occupe de nous, plus on va être libre de nous tourner vers les autres et essayer de combler les besoins que nous voyons.

Dieu ne nous demande pas d’être « spirituel » ou religieux, mais de continuellement réaliser notre condition, nous avons besoin de sa bonne nouvelle car nous sommes si faibles et imparfaits. (voir Romains 7 à ce sujet)

Et cela nous amènera ensuite vers les autres.

L’ évangile est toujours une bonne nouvelle pour notre entourage. 

On a vu  dans ce passage que Paul avait indirectement touché les Colossiens. On l’imagine en lisant le chapitre 1   assis, réfléchissant, s’émerveillant a postériori de ce que Dieu a accompli en quelque année, tout étonné d’avoir été utilise.

En lisant un tel passage, on a de quoi être déprimé ou jaloux, car autours de nous on a pas l’impression que l’évangile se répande.

Il est vrai qu’il y a plusieurs barrières à l’expansion de l’évangile

1- tout d’abord nous. Car quand l’évangile est une « vieille » nouvelle, on n’a plus rien a partager. Quand l’évangile ne nous prend plus au tripe, ne grandit pas, il devient fade. Il n’est donc plus contagieux car on partage  peut -être l’évangile + (par exemple évangile plus tradition religieuse)

Ensuite il y a deux autres barrières que l’on pourrait voir (il y en a sans doute d’autres)

2-de nos jours on croit à une notion bizarre de tolérance

3-on pense que les français ne sont pas ouverts. on ne va pas vers eux de façon créative ou adaptée à notre époque

2- La tolérance/indifférence.

De nos jours on nous dit qu’il est malvenu de parler de sa foi, qu’il ne faut pas faire de prosélytisme sous prétexte que par le passé il y a eu beaucoup de dérapages (tout à fait d’accord, il faut critiquer la violence, le manque d’amour…) apparemment, maintenant on est plus évolué, on est plus tolérant.

Sauf que, comme le remarque le professeur Jean Claude Basset (université de Genève) en fait cette « tolérance » cache en fait de l’indifférence envers l’autre, car nous sommes le  produit une société très individualiste où chacun reste à une distance suffisante…).

« L’indifférence : attitude largement répandue en Occident, qui se traduit dans une forme de tolérance par désintérêt pour la vie, la foi et les valeurs d’autrui et permet une coexistence sans heurt qui peut passer superficiellement pour de l’harmonie. Sous couvert de neutralité, c’est la loi du chacun pour soi, garantie par une sorte de no man’s land) »

La Bible est claire à ce sujet, l’évangile se répand au fur et à mesure que des hommes et femmes le partagent (avec tact et amour bien entendu). Si l’on ne transmet pas l’évangile comment les gens croiront-ils?

Aimer l’autre, le respecter, c’est aussi partager l’évangile. Toute personne censée partagerait un vaccin contre le Sida qu’il aurait découvert, à combien plus forte raison est-il  important de partager la bonne nouvelle que nous avons reçue.

3- Parce que contrairement à ce qu’on croit, beaucoup de français sont ouverts et réceptifs à l’évangile de nos jours.

Dans un sondage repris par le parisien en juin 2011. On remarque des chiffres surprenant. plus de 30 pour cent des français croient en Dieu. et presque 30 pour cent se posent des questions.

J’ai trouvé intéressant que la question suivante ait été posée:

pourquoi vous est-il difficile d’en parler?

Les réponses les plus communes étaient les suivantes, et elles devraient nous faire réfléchir.

– Une majorité dis que c’est parce que c’est un sujet très personnel ( cela implique qu’il est plus facile d’en discuter avec des amis. où en sommes nous? combien avons nous d’amis non chrétiens?cherchons -nous à développer ces amitiés?)

– Une deuxième réponse courante était qu’ils ne savent pas comment en parler. Si nous ne prenons pas sur nous, malgré la peur ou le stress, nos amis n’aborderont pas vraiment les sujets spirituels (sauf pour les critiquer au niveau superficiel lol)

-D’autres réponses sont frappante: parce que » je n’ai personne avec qui en parler » ou que »j’ai peur d’être jugé. »

Notre entourage est ouvert. Et on ne s’en rend peut-être même pas compte.

D’après ce questionnaire, et ce que j’ai pu constater autours de moi, on pourrait dire que plusieurs choses sont essentielles au partage de l’évangile de nos jours.

– il se fait de manière la plus aisée dans le contexte d’une relation amicale établie.

– c’est à nous de prendre l’initiative d’aller rencontrer les gens là où ils sont (paul a été créatif a Ephese d’ailleurs) Inviter quelqu’un à l’église c’est un peu maladroit. Mais inviter quelqu’un au café ou chez soi pour un barbecue ou apéro c’est tellement plus naturel.

– cela implique avant toute chose de gagner la possibilité de partager l’évangile en écoutant l’autre, lui poser des questions parce que tout le monde a des peurs, des objections sur Dieu. et c’est à nous, de les aider à comprendre là ou leur raisonnement n’est pas juste. Souvent les gens ne sont pas prêts à entendre l’évangile avant que certains points aient été éclaircis. Cela prend du temps.

exemple récent

Souvent le problème est un problème émotionnel: Si Dieu était là pourquoi a-t-il permis à ma grand mère, mon père, mon cousin de vivre ça? Et écouter leur histoire, puis leur montrer l’émotion de Jésus face à la mort de Lazare et expliquer le problème de la souffrance est primordial

exemple d’Audrey.

Conclusion

Est-ce que l’on grandit dans notre compréhension de l’évangile?Est-ce qu’on garde le contrôle de notre vie et vit comme des orphelins ou enfants des rues? (si je ne cherche pas à combler mes besoins personne ne le fera a ma place)

Est-ce qu’on oublie le pouvoir qu’a l’évangile une fois qu’il est partagé? Est-ce qu’on va participer avec Dieu à ce qu’il fait car il utilise les hommes pour le propager.