L’aventure inattendue partie1 -Lee Strobel
Bonjour bonjour!
Pour bien démarrer la semaine, début d’une réflexion de Lee Strobel .
à lundi prochain pour la suite!!!
coffeebean
Traduit et adapté( audio en anglais ici ) de l’enseignement que Lee Strobel, pasteur et auteur de « Jésus la parole est à la défense », « Plaidoyer pour la foi », « Plaidoyer pour un dieu créateur »… a donné à la convention
« Evangelism the unexpected Adventure » en Juillet 2014 à Columbus, Ohio USA.
NB : Par « évangélisation », les orateurs de cette conférence n’entendent pas un évènement comme une campagne d’évangélisation dans la rue. Mais principalement évangéliser dans nos relations avec notre entourage…
L’aventure inattendue. Introduction
Introduction
Je voudrais commencer ce soir en citant le plus grand sermon jamais fait. Le sermon sur la montagne. Il y a plus de 2000 ans, Jésus s’est levé devant un groupe et s’est mis à prêcher. Je crois que par extension, il prêchait aux générations successives de l’histoire, à vous et moi aujourd’hui.
En Matthieu 5 il dit :
“ Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-t-on ? Il ne sert plus qu’à être jeté dehors et piétiné par les hommes. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée, et on n’allume pas non plus une lampe pour la mettre sous un seau, mais on la met sur son support et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes, afin qu’ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste. » (Matthieu 5, 13-16)
Qu’est-ce que Jésus voulait dire par là? Qu’est- ce qu’il entendait par : « je veux que vous soyez du sel, je veux que vous soyez une lumière » ?
Je pense qu’il voulait dire « si tu me suis, je veux que tu vives une vie qui soit bien assaisonnée, une vie qui donne soif de Dieu aux gens. Je veux que tu mènes ta vie de manière à faire briller mon amour, à donner un message d’espoir, de compassion, de vie éternelle, de grâce. Et je veux que tu fasses resplendir ce message là où il y a du désespoir. »
Mais ce matin je veux amener la question suivante : A quoi est-ce que ça ressemble au 21ème siècle ? A quoi ça ressemblerait d’être un sel plus salé et de briller un peu plus ?
Avec mon ami Mark Mittelberg on s’est creusé la tête. Et on a même fini par écrire un livre sur le sujet. On a beaucoup réfléchi et beaucoup prié pour savoir comment intituler ce livre. Il fallait un titre évocateur, parce que ce livre parle d’évangéliser, il parle d’être du sel, il parle d’être une lumière. » A quoi ressemble évangéliser de nos jours ? » ; c’est le questionnement au cœur de ce livre. Comment développer notre motivation pour partager Jésus avec les autres. On a beaucoup prié puis on a décidé de l’intituler « l’aventure inattendue ».
Nous avons choisi ce titre parce que nous sommes convaincus que si trois choses sont vraies de nous :
– Si on est motivés pour parler de Jésus aux autres
– SI on se rend disponible pour ça
– Si on est prêt à le faire
Alors on ne sait jamais ce qui peut se passer !
Ça peut commencer comme une journée a priori banale, mais vous n’imaginez pas comme Dieu peut vous prendre en embuscade avec une opportunité d’être sel et lumière. Vous aurez peut-être l’opportunité d’avoir une conversation spirituelle qui pourrait changer la destinée éternelle de quelqu’un. Ça c’est l’aventure inattendue de la vie chrétienne.
On ne sait jamais !
Je me rappelle d’une fois, où peu de temps après avoir rejoint l’église de Willow Creek en tant que responsable avec Mark Mittelberg, j’ai proposé d’emmener plusieurs responsables à Chicago. J’avais mon bureau dans le centre lorsque j’étais journaliste pour le Chicago Tribune, et que je suivais les grosses affaires de corruption. Je proposais à Mark et un à autre ancien de visiter la cour de justice fédérale. Je les emmenais donc au 21ème étage , étage de la salle de conférence de presse, là où se trouvait mon ancien bureau d’ex- journaliste poivrot en charge de la chronique judiciaire.
Bref, nous voilà dans l’ascenseur en route pour le 21ème étage. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent. C’était une journée banale, on ne s’attendait pas à ce que quoi que ce soit n’arrive. Les portes s’ouvrent et je vois un gars dans le couloir. Je ne l’avais pas revu depuis ces années où j’étais un athée alcoolique. C’était un rival à l’époque, il travaillait pour un autre journal. Bref il se tenait dans le couloir. Il faut l’imaginer comme un vrai journaliste de Chicago, un cigare à la bouche. Pas allumé bien entendu. Il me voit et crie :
« Strobel ! P**** ! Comment ça va fils de **** ! »
– Ca va bien !
– Je t’ai pas vue depuis des années ! Tu écris toujours pour ce journal de ****, le Chicago Tribune , cette p ***** de grosse m***** ?
– En fait ma vie a pas mal changé depuis… Je suis pasteur maintenant.
Il me regarde d’un air ahuri, le cigare tombant presque de sa bouche. Tout ce qu’il peut articuler c’est..
– Que je sois damné ! (I’ll be damned en anglais)
– John t’es pas obligé de l’être, lui ai-je répondu.
Et j’ai pu partager l’évangile avec lui. Qui l’eut cru ? Qui aurait pu prédire que ça allait se produire ? Ce n’était pas prévu ! C’était un jour ordinaire, mais qui s’est transformé en une aventure inattendue.
La vie chrétienne devient tout d’un coup plus passionnante. C’est dans ces situations que la vie chrétienne commence à décoller. C’est grâce à cela que notre vie de prière prend une nouvelle dimension ! Pourquoi ? Parce qu’on prie « Dieu, je ne sais pas quoi faire, je ne sais pas quoi dire, j’ai besoin de ton aide ! » C’est grâce à cela que nos études bibliques prennent un nouveau sens, parce qu’on ne cherche pas la signification abstraite de mots grecs, on cherche quelque chose qui va nous aider à toucher nos amis pour Christ. C’est grâce à ça que notre adoration prend une nouvelle dimension parce qu’on loue le dieu des deuxièmes chances qui aime nos amis perdus plus que nous. C’est grâce à ça que notre dépendance d’avec dieu peut être la plus grande. Parce qu’on sait que sans l’action du Saint Esprit, il n’y a rien que nous ne puissions faire, et nous ne pouvons amener quelqu’un à la foi.
Mes amis, c’est ça l’aventure inattendue de la vie chrétienne. C’est là où les choses commencent à devenir passionnantes.
Mais ça ressemble à quoi de vivre cette vie-là au 21ème siècle ? Comment pouvons-nous vivre nos vies de manière à être disponibles pour que dieu nous emmène dans ces aventures inattendues ?
Je me suis posé la question suivante : Si Jésus habitait dans ma maison qu’est-ce que j’apprendrais de lui ? Qu’est-ce qu’il m’apprendrait sur ce que cela implique d’être une lumière ou du sel ? Imaginez Jésus là physiquement chez nous. Que ferait-il ? Comment se comporterait-il ou parlerait-il avec nos voisins ? Comment parlerait-il avec les inconnus qu’il rencontrerait dans la rue ?
En étudiant la vie du maître, j’ai appris tellement de choses sur le sujet. Et je crois que ces leçons peuvent être applicables pour moi et pour vous aussi peut-être.
Si Jésus habitait chez moi, j’apprendrais les choses suivantes de lui :
PARTIE 1. Si Jésus vivait chez moi, avant de parler du Père céleste aux voisins, il parlerait à son Père.
Jésus prierait, n’est-ce pas ? Avant que Jésus ne fasse quoi que ce soit d’important, il l’amenait au Père en prière.
Avez-vous déjà réalisé que les prières de Jésus pour les gens perdus continuèrent jusqu’à son dernier soupir sur la croix ? Alors qu’on clouait ses mains, alors qu’on clouait ses pieds, il continuait à prier et continuait à dire « Père pardonne leur, Père pardonne leur parce qu’ils ne savent ce qu’ils font. » Le britannique John Stott a remarqué que dans les manuscrits grecs, c’est le mode imparfait qui est utilisé. Cela indique que Jésus n’a pas dit cela une seule fois mais qu’il l’a répété encore et encore jusqu’à sa mort.
Les prières de Jésus pour des gens, si dépravés spirituellement qu’ils torturaient le Fils de Dieu à la croix, continuèrent jusqu’à son dernier souffle.
La question brûlante est donc la suivante : face à cela comment pouvons-nous justifier le fait de ne pas prier régulièrement ? Comment pouvons-nous justifier le fait de ne pas prier avec ferveur, et spécifiquement pour les personnes perdues de nos vies ?
Certes, je comprends bien que théologiquement parlant, on ne peut pas forcer à quelqu’un à devenir chrétien par nos prières. Mais je suis assez naïf pour croire Jacques quand il dit que la prière du juste peut faire une différence. Elle n’est pas perdue.
Mère Teresa a dit « Quand je prie, des coïncidences se produisent. Quand j’arrête elles ne se produisent pas. » Ça résume bien la situation.
J’ai vu ce que la prière peut faire tellement de fois !
Je pense notamment à ma femme Lesley, qui du prier 2 ans durant pour moi. Elle ne pensait peut-être pas que Dieu pouvait réellement répondre à sa prière. Et contre toute attente c’est ce qu’il fit.
Je me rappelle aussi d’une série de baptêmes qu’on avait organisé à Willow Creek. On avait baptisé une centaines de nouveaux croyants. Si les gens voulaient amener quelqu’un pour les accompagner se faire baptiser, ils pouvaient amener un ami, la personne qui les a amené à Christ ou un membre de leur famille etc. Ce jour-là, on commence les baptêmes et une dame vient se faire baptiser. Je ne la connaissais pas. Elle avait peut-être 60 ou 65 ans. Elle s’est avancée et elle était accompagnée d’un homme. L’homme devait avoir 68 ans, il avait l’air d’un sacré dur. Il avait la carrure d’un ouvrier sur un chantier qui se servirait de ses poings pour planter des clous ! Vous voyez un peu le style ? C’était un gars bien dur et ça se voyait. Bref, elle arrive accompagnée et nous dit « oui, je viens me faire baptiser ».
Je lui demande alors « as-tu reçu Christ comme ton sauveur et seigneur » ?
– Absolument, de tout mon cœur !
– Je le vois dans vos yeux madame, répondis-je.
J’étais sur le point de la baptiser. D’habitude je ne fais pas ça, mais je me suis senti poussé à me tourner vers l’homme et lui demander.
– Vous êtes le mari ?
– Oui
– Et vous, avez-vous donné votre vie à Christ ?
Il m’a regardé et son visage s’est déformé. J’ai cru qu’il allait me frapper. Puis d’un coup il s’est mis à pleurer.
– Non pas encore, mais je veux faire ça maintenant.
– Une minute, pause ? On fait ça ? »
Et ce gars s’est repenti, a accepté le pardon de Christ et a été baptisé devant des milliers de personnes ! Après ça, je descends de l’estrade et une dame que je ne connaissais pas court vers moi et me prends dans ses bras en pleurant à chaudes larmes. Et tout ce qu’elle arrive à dire c’est : « 9 ans, 9 ans, 9 ans ! »
Je lui demande qui elle est et ce qu’elle voulait dire par 9 ans. Elle répond :
« C’est mon frère que tu viens d’amener à Christ et de baptiser. Ça fait 9 longues années que je prie pour lui. Et en 9 ans, pas une seule fois j’ai vu ne serait-ce qu’une once d’intérêt pour Dieu. Mais regarde ce que Dieu a fait aujourd’hui. »
Vous voulez savoir à quoi j’ai pensé en premier après ça ? « Cette femme doit être bien contente de ne pas s’être arrêté de prier après 8 ans»
- Pour qui avez-vous cessé de prier ? Il y a quelqu’un dans votre vie que vous appréciez, vous espérez qu’il rencontre dieu, et avant vous priiez régulièrement pour lui, mais vous avez arrêté. Je crois que ce qu’il se passe c’est qu’au fur et à mesure du temps on prend presque la décision à la place de nos amis. On se dit « c’est une cause perdue ». Ce n’est pas quelque chose qu’on dit à haute voix, c’est quelque chose qu’on ressent. Et on arrête de prier pour eux. Et je crois que le témoignage de cette femme est pour nous le suivant : « N’abandonne pas. Continue de prier et d’amener cette personne vers Dieu. »
Je repense aussi à mon beau père. Mon beau père était athée. C’était un gros dur. Il rasait les gens sur les bases militaires. Je l’aimais bien parce qu’à l’époque j’étais athée, comme lui, donc on s’entendait bien. Mais ma femme Lesley devint chrétienne, ce fut un premier coup dur pour lui. Ensuite moi aussi je devins chrétien. Je me souviens qu’une des premières choses que j’ai dit à Lesley c’était : «Lesley, c’est trop cool. Il faut qu’on le dise à ton père ! »
Donc on est parti voir Al pour lui parler de ma conversion. Al m’écoute pendant quelques minutes puis il me dit : « Je peux te donner un conseil ? Ne me reparle plus jamais de Jésus. Kapish ? N’en parle plus ! »
Le lendemain Lesley me demande ce qu’on peut bien faire. Je lui réponds qu’il faut qu’on prie. Le surlendemain Lesley me demande si j’ai prié pour Al. Je lui réponds que je l’ai déjà fait hier. Elle me rappelle alors qu’on ne sait toujours pas quoi faire. Alors on prie encore pour Al. Pareil pour les jours suivants, et les 20 années suivantes. A 89 ans, Al eut un arrêt cardiaque. Les docteurs nous avait dit qu’ils s’attendaient à ce qu’il ait une série d’attaques qui finiraient par le tuer. Il ne lui restait plus que quelques mois à vivre. Je le revois sur son fauteuil, relax, peu de temps après son attaque. Alors j’ai dit à ma femme d’emmener sa mère, une chrétienne, faire un tour ; pour que j’aie juste une dernière occasion de parler à Al seul à seul.
J’ai ensuite dit à mon beau père :
– Al, est-ce que tu réalises que tu vas mourir ? Je ne veux pas être au ciel sans toi. Ta femme et ta fille ne veulent pas être au ciel sans toi, s’il te plaît »
J’ai commencé à essayer de raisonner avec lui. Je voyais qu’il écoutait mais qu’il restait de marbre. Je lui ai parlé pendant assez longtemps et puis je ne savais plus quoi faire, je sentais ce mur en face de moi. Je ne sais pas s’il faut faire ça mais j’ai prié « Satan laisse le ! ». J’avais l’impression que le diable avait ses griffes sur lui et qu’il allait l’embarquer. J’ai continué à partager Christ. Quarante-cinq minutes devaient s’être écoulées et j’ai fini par dire :
– « Al, tu veux recevoir Christ n’est-ce pas ?
Il m’a regardé, il avait des larmes dans les yeux et il m’a dit « oui».
Après 89 ans d’athéisme, Al pria pour recevoir le pardon à travers Jésus Christ. Et ça m’a émerveillé. Lesley et sa mère sont rentrées juste après, je leur ai annoncé la nouvelle et elles décidèrent d’organiser une fête. Après tout, il y avait déjà une fête au ciel grâce à la conversion d’Al. Donc elles se sont mises aux fourneaux pour préparer un bon petit plat. Mais là nous avons remarqué qu’il y avait un problème avec Al, les membres de son côté droits pendaient bizarrement. On a appelé les pompiers. Ma femme est montée dans l’ambulance avec Al, moi j’ai suivi en voiture. Juste avant d’être emmené pour être soigné, Al demanda à ma femme de me remercier.
Al venait d’avoir une attaque qui allait atteindre son cerveau ; il est mort quelques temps plus tard.
C’était alors qu’il avait encore toute sa tête, pour la dernière fois, qu’il a reçu Christ. On avait presque abandonné l’espoir qu’il devienne chrétien au moins un milliers de fois.
Pour qui avez-vous cessé de prier ?
Ce qui serait vraiment fantastique, c’est que nous nous remettions à prier pour la personne que Dieu nous met à cœur à chacun maintenant. Une des choses pour laquelle nous pourrions prier c’est que Dieu nous donne une opportunité de vivre une aventure inattendue. « Surprends-moi Seigneur par l’opportunité d’avoir une conversation ». Ça serait vraiment génial, non ?
Est-ce que ça ne serait pas génial de leur envoyer un texto ou un email, ce soir ou demain et leur dire « c’est marrant, j’ai pensé à toi aujourd’hui, il faudrait qu’on se fasse un truc, on ne s’est pas vus depuis longtemps. Si on allait boire un pot en terrasse». On ne sait jamais ce qui pourrait se produire.
Voilà une question qui nous fera bien réfléchir, en tout cas elle m’a été posée par quelqu’un et me fait bien réfléchir.
- Et si ce soir, quand tu t’apprêtes à aller au lit, Jésus t’apparaissait physiquement et te disait : « Je vais répondre à toutes les prières que tu as dites la semaine dernière ». S’il faisait ça ce soir dans votre chambre, est-ce qu’il y aurait quelqu’un de nouveau dans le royaume de Dieu demain?
Ça me parle beaucoup. Je pense que si Jésus vivait chez moi, il prierait régulièrement et avec ferveur pour les gens perdus qu’il connait dans le quartier. J’espère que c’est vrai de nous également.
un expresso 